En panne, je suis. Les
mots me fuient.
Un peu direct.
M’arrêterais-je, ici
?
Ah non tout de même,
c’est un peu court.
Reprenons don’ la
plume pour se gratter le cerveau…
Au figuré :
En panne d’essence, je
suis à sec. Vide est mon bec.
Encore un peu gourd,
j’en conviens bien mais le mot est lourd…
Et si je tente de
m’armer d’un outil ?
Je me sens comme en
panne d’un marteau pour frapper du sceau de l’indifférence ma platitude
littéraire.
Tranchant propos laid,
il est vrai. Et ce n’est pas le piolet qui me contredirait…
Je vous sens toujours
sourds à mon propos. C’est que je navigue à vue dans un monde bien agité. Voyez
un peu :
En panne, je recherche
mon équilibre, tente d’immobiliser ma dérive, lutte contre le vent de la colère
de mon dictionnaire qui porte haut sa voilure déchaînée !
Doucement, lui murmure-je, laisse-moi
du temps.
Mais, rien à faire. Il
est exigent.
Désolée, c’est trop
dur, faut que je fasèye.
Alors, en panne,
j’étoffe mon écrit, de laine ou de soie, voire de coton, parfois. Mais mon poil
(d’inspiration) est trop court.
(Mais pas celui de l’humour, n’est-il pas ?)
En panne, donc, c’est
un faîte. Sur le fil, je me raccroche à une maigre charpente faîte (encore !) de mots épars mais somme toute
dociles, pour à mon rythme rejoindre le sommet de mon inspiration en pente…
Un peu
présomptueux ? J’avoue...
Mais point de nouveaux
mots, même fort à propos, pointant à l’horizo(n).
Non. Même l’horizon
est en panne. N’y traîne qu’un mince filet de fuyantes idées impossible à
enfiler.
Il me reste alors plus
qu’à espérer que cette impossibilité, ce manque d’essence même d’à propos, ne
soit que momentané.
Sinon… quelle
plaie !
***
Pour les impromptus sur le thème de la semaine : panne d'écriture.
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