vendredi 31 octobre 2008

Assume !


Le seul péché c'est de ne pas se risquer pour vivre son désir.*


ET on se dit, j'ai eu raison, j'ai raison, j'aurai raison...
Et si à 20h on est pas convaincu...
On boit [un coup] et on va se coucher...
**


ça ira mieux demain
du moins je l'espère
parce que c'est déjà
ce que je me suis dit hier ** *




* Françoise Dolto
** Turquiche girl... ;p
*** Bénabar - Triste Compagne

mardi 28 octobre 2008

Les lois de la gravité

"Des étoiles plein la gorge, Gilles renifle les mots de parfum qu'échangent entre eux les arbres et la fade exhalaison de la vie qu'on traîne."


Une de mes dernières lectures : Les lois de la gravité de Jean Teulé.

L'histoire (vite fait, je n'aime pas dévoiler ce genre de détail) : une femme a, dix ans plus tôt, poussé son mari par le fenêtre alors qu'elle avait prétendu qu'il s'agissait d'un suicide. Elle a des remords. Elle n'a que jusqu'à minuit pour se dénoncer sinon les faits seront prescrits. Le policier qui l'a reçoit, le lieutenant Pontoise, a trois heures pour l'en dissuader.

Ce petit livre, 138 pages, est glauque au possible. Il se déroule dans une cité noircie de Normandie (Cherbourg). Elle m'est apparue très noire en tout cas. Et pourtant, Jean Teulé trace de sa plume de telles images et de telles sensations... Un magicien !

"Elle continue à lui parler de son amour lapidé d'éclairs dans la chambre nuptiale entrouverte au monstre mais le flic ne l'entend déjà pratiquement plus. Il connaît les hommes à nerf de boeuf. (...) Certaines histoires n'arrivent pas à franchir sans dommage les lèvres de la dame. (...) Il en reste des cris éteints dans sa bouche."

Ce livre est dérangeant parce que réel. C'est cela : il est concret, il est visuel. Il tranche dans le vif sans jamais contourner pour habiller.

Au-delà des images, il y a les sujets abordés. Lourds de sens.

Jean Teulé y pose d'abord la question du remords : est-ce que ce que l'on a vécu peut justifier un crime et une absence de remords ? Notre vécu peut-il nous faire dire, comme le lieutenant Pontoise, que : "le remords, ça m'en touche une sans bouger l'autre" ? Doit-on dire la vérité un jour ou l'autre ? Ou bien peut-elle être tue lorsque "dire la vérité serait de la pure connerie" ?

Et face à la question du remord, dimension que l'on dira personnelle, il y a la dimension sociétale : la question de la prescription de l'action pénale et de la gradation des peines et des crimes. Je ne me lancerai ni dans le débat, ni dans une explication... Trop dur :/

Je vais me contenter de citer un passage du livre concerné et je vous laisserai méditer.

"On lui avait appris ce qu'était la prescription qu'on nomme aussi "Extinction de l'action publique"ou "Fin de la vengeance sociale". Fin de la vengeance sociale... une expression qui l'avait toujours épaté.
Il se rappelle certaines phrases du code de procédure pénale comme : "Un crime qui n'a pas été porté devant les tribunaux dans la limite du délai de prescription est estimé ne plus pouvoir être jugé" (article 6 et suivant).

Le droit m'étonnera toujours... Et le pire, c'est qu'historiquement, il y a une sûrement une très bonne explication à cette règle. M'enfin, moi, j'dis ça... j'dis rien... !


TEULE, Jean. - Les lois de la gravité. Pocket, octobre 2008.

lundi 27 octobre 2008

Fiesta !



Et non, je n'avais pas trop bu ! C'est un flou artistique :o)

Encore bon anniversaire à mon oncle :)

dimanche 19 octobre 2008

Vicky Cristina Barcelona

Une fois n'est pas coutume, je vais vous parler d'un film. Je suis friande de cinéma mais j'en parle très mal. Impossible de surligner dans la marge les passages marquants... alors difficile d'en parler ensuite.

Vicky Cristina Barcelona est le dernier film de Woody Allen. J'ai toujours apprécié les films de Woody Allen et je pense que celui-ci passe en tête de liste. Un vrai bonheur pour les yeux et les oreilles. Et puis de la chaleur...

Le film se déroule en Espagne, à Barcelone. Les décors sont magnifiques. A se demander ce que l'on fait encore là...

Les acteurs sont impressionnants de réalité. De très belles prestations.

Quant à l'histoire... Bah c'est Woody Allen, alors vous vous attendez à quoi ? :o)

Tout ça pour dire que j'ai aimé. Une petite heure et demie vite passée pour se rappeler combien l'amour est indéfinissable.

Allez-y donc.

samedi 18 octobre 2008

Ma vie est tout à fait fascinante*

Pas la mienne, celle de Pénélope Jolicoeur. Enfin, si la mienne aussi mais en disant cela je ne voulais pas parler de moi mais d'elle. Oui, enfin, voilà quoi.

Ma vie est tout à fait fascinante est une BD de fille pour les filles et elle est tout à fait fascinante (la BD).

Beaucoup d'humour caustique à souhait et des dessins sympathiques. Un vrai petit plaisir pour rire aux éclats.

Vous avez même droits à un avant-goût là : .

J'ai donc trouvé la voie de la simplicité pour atteindre le bonheur ! :o)


* Pénélope Bagieu - Ma vie est tout à fait fascinante. Jean-Claude Gawsewitch éditeur, janvier 2008.

Amour-propre et diginité

Pourquoi les comparer ? Je ne sais pas. Une envie comme ça, suscitée il est vrai, par mon précédent billet et le commentaire de Pandora.

Rien de plus sale que l'amour-propre. Vous entendez quoi là ?

En écho, j'entends deux phrases : tu n'as pas d'amour-propre et où est passée ta dignité ?
Ne me demandez pas d'où elles ricochent mais elles ricochent en moi. C'est comme ça.

Comparons d'abord leur définition.

L'amour-propre est l'amour de soi, légitime ou non. Tu t'aimes. Je m'aime. Pourquoi ? On s'en pète clairement les cacahouètes.

C'est également la recherche égoïste de son intérêt, de son plaisir ou de son développement personnel. Le dictionnaire d'où je tire ces définitions indique pour celle-ci qu'il s'agit d'un sens vieilli (à moins que ce ne soit moi qui suis vieille...). Je ne vois pas trop en quoi. Ce sens me paraît tout à fait d'actualité. Tu t'aimes et cette place est, selon toi, la tienne : pousses-toi de là que j'm'y mette.

Et une petite troisième : l'amour-propre est enfin une tendance plus ou moins consciente à exagérer sa valeur ou son mérite personnel, généralement au détriment de celui d'autrui. Tu t'aimes et tu ne comprends pas bien pourquoi pas moi (je t'aime pas je m'aime... encore que cela pourrait aller avec).

Il y en a d'autres, plein d'autres, mais je ne peux pas toutes les faire. Le sens en est de toute façon assez indistinct.

La dignité maintenant. C'est le sentiment de la valeur intrinsèque d'une personne ou d'une chose, et qui commande le respect d'autrui. C'est aussi une prérogative ou un prestige inaliénables dont jouit une personne en raison de son comportement, ou qui sont attachés à une chose, et qui leur valent considération et respect ou y donnent droit.

Vous la voyez la différence ? Légitimité et respect, tout à fait.

Et pourtant nous vivons dans l'ère de l'amour-propre indigne, dans tous les sens du terme. Et je ne m'en exclue pas en disant cela. Je le déplore, l'ai subi et l'ai sûrement déjà fait subir. Question de survie, non ? Encore que je pense savoir ce qu'est le respect.

Je dirais même : l'ère de l'amour-propre indignement revendiqué envers et contre toute dignité et ce alors même qu'on nous rabâche les oreilles avec la dignité. L'État fait tout pour la dignité de la personne humaine. Et plus l'État tente d'ériger un principe, moins la société en est digne...

Voilà, voilà... Petit coup de barre du samedi ou esprit prêt pour l'élevage de biquettes dans les Pyrénées ? Allez savoir...


Y'a des jours comme ça.




Et c'est à peu près tout... Et c'est déjà beaucoup...



La plus grande chute est celle que l'on fait du haut de l'innocence.*









Rien de plus sale que l'amour-propre.**







* Heiner Müller. Cité dans le livre Nous sommes cruels.

** Marguerite Yourcenar. Extrait de Feux.

Le tableau est de Théberge - Tempête sur la ville.

samedi 11 octobre 2008

Le chat mange...

... comme il peut ! Après tout, ce n'est pas de sa faute si ces gamelles sont si légères !
Juste pour votre information, la gamelle, au départ, se situait derrière ses fesses. Heureusement que la cuisine est grande...

On s'amuse comme on peut le soir en semaine :o)

Désolée pour le début de la vidéo... Je suis un peu quiche quand je m'y mets :-/





Il a finit au milieu de la cuisine...
Ah la la... ce que je l'aime mon chat :)

samedi 4 octobre 2008

Petit voyage impromptu...


"Il y a deux moyens d'oublier les tracas de la vie, la musique et les chats"*





"J'ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot"**





"La vie est un mystère qu'il faut vivre et non pas un problème à résoudre."***



"Si l'idée n'est pas a priori absurde, elle est sans espoir. "****



Les images sont tirées d'un site Internet intitulé Toni's Garden. Si j'ai bien tout compris, ces peintures sont de Claude Théberge. Si vous cliquez sur une des photos, au choix, ou sur le nom du site, vous arriverez directement sur la page d'accueil de ce site.

* Albert Schweitzer
**
H.de Balzac
***
Gandhi
**** Einstein

vendredi 3 octobre 2008

La reconstruction

Et voici le petit dernier achevé hier soir dans le train. Mes yeux quittaient le dernier mot de la dernière page que les portes de Mon RER s'ouvraient sur Mon quai dans Ma gare (le transilien me monte à la tête...).

Je disais donc que j'avais achevé hier soir (le guichetier de Ma gare...) le livre de Eugène Green dont le titre est : La reconstruction*.

Qu'en dire ?

La plume m'a intriguée pour commencer. Disons qu'elle m'a chatouillée l'œil.

D'abord, l'auteur passe dans un même paragraphe pour parler de la même personne d'un sujet à l'autre. Je m'explique. Il commence par dire Jérôme pour ensuite parler de l'homme. De même, il dira le serveur amène les cafés pour ensuite préciser que l'homme en noir et blanc repart.

Ensuite, certains mots sont étonnants de rareté également. Aucun anglicisme et le bon mot pour l'idée. Par exemple, il est question de téléphone portatif et de tramouais.

Rien de transcendantal mais ça m'a gratouillée. Un peu comme si l'auteur ne voulait pas que l'on s'endorme (ce qui ne m'est pas arrivé) ou nous forcer à réfléchir. Une petite curiosité, quoi.

Sinon, dans ce livre, il est question d'identité et d'histoire. Le second est-il le fondement du premier ? Quel rôle joue le vécu, le souvenir, le passé ? Le nôtre et celui de nos parents (au sens large) ? Que faire à l'âge adulte de nos souvenirs enfouis de la petite enfance, s'il en est ? Comment vivre avec (ou sans) en fait... ?

Beaucoup de sujets.

Et enfin, La reconstruction, c'est celle de l'histoire d'un des personnages sur les ruines de l'Europe et de l'Allemagne pendant et après guerre (la seconde) et par assemblage des souvenirs éparses du personnage principal.

Certains passages sont saisissants notamment lorsqu'ils parlent de la guerre. Une histoire à travers l'histoire. Mythes et réalités construisant toutes les facettes d'une même identité...

Et une dernière chose... Une sensation bizarre à la lecture. D'habitude, je lis avec urgence quand un livre me plaît. Celui-ci, je l'ai lu avec indolence et pourtant constance. Hors de question de le lâcher, j'avançais sans précipitations et finalement je l'ai terminé rapidement. Vraiment pas désagréable mais inhabituel.

J'aurais voulu pouvoir citer tout le livre ou presque... Je retiendrai deux endroits, et dans cet ordre, la fin de la page 183 et les 5 lignes en partant de la 5ème ligne de la page 122.


"(...) le seul moyen pour un homme d'exister est d'accepter la pluralité de son être ; le seul moyen de s'approcher de la matière du monde est de reconnaître son irréalité."


"- La police est encore capable d'une bonne action.
- Monsieur, quand notre gars arrivera en haut, si le mec n'a pas encore sauté, et s'il est raisonnable, on le convaincra de descendre.
- Les suicidaires sont rarement raisonnables.
- Ne généralisez pas à propos d'un groupe humain, monsieur, sinon je vous poursuivrai pour racisme."


GREEN, Eugène. - La reconstruction. Actes sud, août 2008.