dimanche 23 septembre 2007

People or not people

Je me disais qu'il était peut être temps de mettre fin à ma vacuité ; que celle-ci avait peut être assez duré ; qu'il était peut être temps que je relance la machine avant qu'elle ne rende son dernier souffle.
Je me remets donc en selle - que de métaphore bien connue aujourd'hui - et vous parle de People or not people ou comment rêver sans trop se fatiguer (je suis pleine de courage en ce moment!!!).

La trame base de People or not people est quasi identique à celle de Le diable s’habille en Prada, à tel point que pendant une petite centaine de pages, je me suis demandée si je n’allais pas revivre Le diable… Puis d’un coup tout s’éclaire et nous voilà rendu au cœur des folles nuits New-Yorkaises où ce n’est que strass, paillettes et poudre aux yeux (quand ce n’est pas dans le nez) !

Qu’importe, l’espace d’une lecture, je me suis vue allant de soirée en soirée, dépensant sans compter l’argent de ma société, ne buvant que du « cristal » du matin au soir et du soir au matin, et ne fréquentant que les lieux les plus « hype » de NYC.
La midinette qui sommeille en moi a plus qu’apprécié le voyage.
Puis le réveil a sonné et il m’a fallut remonter dans le RER D.
Merci pour le rêve, Lauren WEISBERGER ;-)


WEISBERGER, Lauren. – People or not People – Pocket, 2007.

mardi 4 septembre 2007

De l’amour et autres mensonges

Ces derniers temps, j’ai décidé de me la couler douce ! Un effet secondaire des vacances, semble-t’il, me porte à ne rien faire, encore et encore… Qu’importe ! D’autres sont plus qu’inspirer ! Voici donc en avant-première, Dine2Paris qui a voulu nous faire part des ses impressions sur De l’amour et autres mensonges* de Lucia ETXEBARRIA.
Et quand vous en aurez fini, vous pourrez la retrouver sur son blog (http://dine2paris.blogspot.com) sur lequel elle nous distille, sans nulle autre pareille, des bouts d’elle et de ses petits doigts.
Quant à moi, je retourne à ma vacuité céleste…
Bonne lecture !

Le roman commence par une histoire de suicide et l’on s’aperçoit rapidement que l’héroïne, pour qui je n’ai ressenti, tout le long du livre, qu’antipathie, est psychologiquement fragile. On devine bientôt qu’il s’agit d’une histoire d’amour mais on sait inconsciemment que celle-ci non seulement ne finira pas bien, mais ne se déroulera pas bien non plus.

Le premier quart du livre nous fait faire la connaissance de Ruth, donc, de son histoire et de ses multiples facettes. Les paragraphes se suivent, se digressent, virevoltent au gré des pensées de l’héroïne, très prolifiques, jusqu'à nous dresser un tableau d’ensemble plutôt satisfaisant, une héroïne très humaine, très proche, dont on envierait presque la vie.

Puis tout bascule. L’auteur nous emmène alors dans la description de son histoire d’amour pendant une moitié du livre. Histoire d’amour, ou plutôt non-histoire d’amour, histoire de la destruction de l’héroïne. C’est là que toute la sympathie éprouvée pour cette jeune femme de 33 ans se désagrège au fil de ses caprices, de ses angoisses de lycéennes, de ses retours en arrière et de ses actes manqués envers un petit « morveux » de 25 ans qui ne méritait que son petit destin de mari de bourgeoise de province. Ceci est très personnel, mais à de nombreuses reprises, prise d’une envie d’administrer à l’héroïne une bonne paire de claques, j’étais tiraillée entre l’envie de fermer le livre, ou de poursuivre en espérant que l’auteur « réveille » son héroïne, lui ouvre les yeux sur sa pitoyable histoire, ou l’achève en grande pompe.

Mais non, Lucia Etxebarria poursuit son but : nous montrer que l’image que l’on a des gens n’est jamais que la manière dont on accepte de les voir, incapable finalement de les voir, puisque continuellement à la recherche de notre image en eux ; une personne décidée, jeune et active pouvant alors se révéler paumée, angoissée et disons-le perdue dans ses propres méandres de pensées. Le portrait typique de la personne dotée d’un manque absolu de confiance en elle et paranoïaque, mais que les « gens », à l’aide des médias, ont décidé de voir comme une personne capricieuse, si ce n’est comme une personne (un peu) « folle ».

Et je suis tombée dans le piège la tête la première. Incapable de la moindre compassion, de la moindre indulgence pour cette personne censée être adulte et lucide (mais est-ce une suite logique ?), je bouillais pendant la moitié du livre, attendant que Ruth se lève, file une flanquée à son Juan et le mette dehors. Ce qui n’arrivera pas, bien entendu, toute détruite qu’est l’héroïne à la fin de son histoire, qu’elle ne veut même pas voir d’ailleurs.

Puis vient la fin du livre, apportant quelques réponses sur le pourquoi d’un tel comportement et quelques espoirs pour le futur de cette fille paumée. Cette partie fut plus intéressante, non seulement car on y lit un juste retour des choses quand l’héroïne est couronnée de succès et son Juan parti déprimer sur son avenir morose, mais aussi parce que l’héroïne semble plus mature. On se dit « «Enfin ! ». Mais Lucia Etxebarria ne nous laisse pas là, sur une fin « conventionnelle », mais nous quitte sur l’image de son héroïne toujours aveugle sur sa propre personnalité, tiraillée entre son « être », son « vouloir être » et son « paraître ».

Car c’est peut-être là que réside la force du travail de l’auteur : nous faire prendre conscience de notre propre contradiction : passer sa vie à vouloir être ce que nous croyons être, à des années-lumière de ce que nous semblons être dans le regard des autres.



* EXTEBARRIA, Lucia. – De l’amour et autres mensonges – Editions 10/18, 2007.