samedi 11 août 2007

Improbable

Originairement (ou originellement d’ailleurs : il s’avère qu’après vérification les deux sont synonymes ; tellement synonymes qu’ils en ont les mêmes définitions) ; originairement donc, improbable a deux sources étymologiques :
- tantôt il signifie, en tant qu’emprunté à improbabilis : « qui ne mérite pas d'être approuvé » (ou qui mérite d’être improuver, c’est-à-dire désapprouver ou blâmer – je m’amuse comme une petite folle avec ces dictionnaires en ligne ! ) ;
- tantôt il signifie, en tant que dérivé de probable précédé du préfixe im- : « qui ne peut être prouvé, difficile à prouver ».

Alors emprunté ou dérivé, notre improbable ?

Continuons.

Définitionnellement, l’improbable est ce qui n’est pas probable ; ce qui a peu de chance de se produire. En raisonnant a contrario à la vue de la définition de probable, l’improbable est ce qu’il n’est pas raisonnable de supposer, de conjecturer, de prévoir, ce qui n’a pas beaucoup de chance de se produire.

Donc, l’improbable s’il se produit est une chance et vouloir l’improbable c’est être déraisonnable dans ses suppositions. Je suis déjà fan !

La raison agit donc sur l’improbable pour l’empêcher de se produire. A l’inverse, donc, s’il se produit, l’on pourrait dire que l’improbable est le fait du cœur ! Seuls les sentiments créeraient l’improbable, alors …

Terriblement romantique. Un ange passe, il joue de sa petite harpe, me regarde en souriant de toutes ses dents sans regarder où il va… et se tape le mur de ma réflexion.

De quel point de vue se place t’on ?! Et quand distingue t’on le probable de l’improbable ? Qui décide, donc, et à quel moment, que telle ou telle chose est improbable ? L’ « improbabiliser* » avant qu’elle n’arrive ne la rend t’elle pas probable ? A l’inverse, n’est-ce pas absurde d’ « improbabiliser » une chose qui est arrivée et qui est donc devenue probable ?

L’improbable existe-t-il réellement en tant que tel finalement ? …

A tout prendre, je retiendrais ici que le probable est une certitude raisonnable et que l’improbable est une chance doucement déraisonnable. A choisir donc je voudrais vivre pour l’improbable…


* Oui, je sais, ce verbe est terriblement inexistant. Sachez l’apprécier tel que et je vous ferais grâce de son contraire…

samedi 4 août 2007

Vacances

Comme beaucoup, à cette époque de l’année, j’ai pris des vacances. Et dans ce cas, je pars sans rien qui me relie ni à mon travail (le plus souvent…), ni au monde moderne (mon téléphone portable mis à part : lui et moi sommes inséparables… Si, si, je vous jure, sans moi il pleure puis s’éteint à petit feu tel un pauvre Tamagoshi lâchement abandonné au profit d’un Nintendogs Teckel à poil dur… ).

Digression inutile mise à part, j’ai pris des vacances donc et me suis employée à répondre autant que faire se peut à la définition de ce terme. En effet, étymologiquement « vacances » vient du latin « vacare » qui signifie « être vide ». D’où une jolie définition qui nous apprend que les vacances confine à l’état de ce qui est vacant, vide, inoccupé ; vide de tout et donc d’intellect. L’intellect étant la faculté de connaître et de comprendre, les vacances sont donc une manière d’être ou plutôt une manière de ne pas être ou de n‘être pas, c’est selon…

Si on pousse encore plus loin : un des synonymes de vacances est vacuité qui signifie littéralement : absence de pensées, d'idées, de contenu, de consistance.

Tout un programme donc auquel je n’ai pas su totalement me soumettre ! Car si j’ai bien réussi à faire le vide des petites contrariétés que charrie la vie professionnelle à longueur d’année, je n’ai pas su me rendre vide de toutes pensées et de toute consistance. A moi, somme toute, le luxe des plages de cailloux de l’Allier, langoureusement échouée sur ma serviette, sous un saule pleureur qui dans la lumière du soleil ressemblait à un palmier, sur laquelle je me suis adonnée à la lecture attentive de Public, Voici et de People or not People** de Lauren WEISBERGER.

Le contraste est saisissant, et je puis pourtant affirmée que je ne m’étais pas sentie aussi bien depuis des mois.

Je redéfinirai dès lors les vacances à ma sauce : se vider de la vie professionnelle et de ses soucis, qui finalement n’en sont peut être pas, et se remplir d’autres considérations, parfois futiles, plus aptes à nous aider à prendre du recul par rapport à tout cela. Se sentir revivre. Sentir les ailes de la créativité reprendre leur développement là où on les aurait cru définitivement atrophiées, et ce même si cela ne tend qu’à nous permettre de réaliser le plus joli entassement de cailloux de la création – la nôtre, certes - ne symbolisant rien de plus que notre désir d’être à nouveau enfant.

Aaaahhhh…. Les vacances….

J’aurais quand même tenté de retenir le contenu et la consistance de moi-même en achevant la lecture des livres suivants :
- Les mots*** de SARTRE,
- Une gourmandise**** de Muriel BARBERY,
- Les chevaliers du subjonctif***** d’Erik ORSENNA (suite de La Grammaire est une chanson douce),
- L’alchimiste******* de Paolo COELHO.

J’ai également commencé Esquisse d’une théorie des émotions*** de SARTRE (encore) que j’ai rangé jusqu’à une prochaine retraite dans un monastère (le silence, rien que le silence, me sera nécessaire pour achever ce petit essai) et La nausée*** de… SARTRE (toujours… ma monomanie 2007…) que je ne désespère pas de finir.

J’ai donc plein de choses à dire sur tout cela. Reste à trouver le temps pour tout ordonner !

A tous donc, je souhaite, une fort bonne vacuité aussi douce que fut la mienne !

* Les définitions sont issues du site Internet du Centre nationale de Ressources textuelles et lexicales (http://www.cnrtl.fr/)
** WEISBERGER, Lauren. – People or not People – Pocket, 2007.
*** SARTRE, Jean-Paul. – Les mots / Esquisse d’une théorie des émotions / La nausée – Editions Gallimard, 1972 / Editions Gallimard, 1972 / Editions Hermann, 2005.
**** BARBERY, Muriel. – Une gourmandise - Editions Gallimard, 2002.
***** ORSENNA, Erik – Les chevaliers du subjonctif - - Editions Stock, 2006.
******* COELHO, Paolo. - L’alchimiste – Editions J’ai Lu, 2007.