dimanche 19 juin 2011

Frissons

Un frisson me parcourut l’échine juste au moment où j’allais répondre. Cela me stoppa net dans mon élan. Je savais ce que cela n’annonçait rien de bon.

Nous étions là, face à face, à se jauger. Le reste n’existait plus. Il était allé trop loin, il le savait. Un froid glacial avait envahi la pièce. De petits nuages de buée se formaient devant nos bouches au rythme de nos respirations. Aucun n’osait bouger.

Le froid avait fini par s’insinuer partout. Cela avait pris quelques mois mais c’était fait. Il n’y avait plus à espérer que cela change puisque définitivement, ça ne changerait pas. Rester confinait alors, soit à de la pure connerie, soit à l’amour du masochisme. Que d’épuisement à devoir se battre jour après jour tout en se demandant d’où viendrait le coup suivant.

Ma décision fut prise en un instant : je ne resterai pas. Je désarmai aussitôt, baissant le regard sur ma feuille, évitant ainsi de lire le triomphe qui ne manquerait pas de s’inscrire sur son foutu visage. Je devais m’en fiche : j’en avais suffisamment soupé de ces cons pour digérer leur attitude sans aigreur.

La fièvre de la colère ma quitta avant même que des mots que je finirai par regretter ne soient formulés. Le moment était enfin venu. A l’idée de les planter là, un sourire bourgeonna à mes lèvres et un frisson de plaisir me parcourut à son tour.

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