Quelques lectures plus loin...
Dans la nuit Mozambique de Laurent Gaudé : quatre courtes nouvelles sur fond de culpabilité, rondement menées par l'écriture acérée de Laurent Gaudé. Un petit délice à savourer lentement car ce livre est bien trop vite avalé.
Anagrammes* renversantes ou le sens caché du monde d'Etienne Klein et Jacques Perry-Salkow :
* Une anagramme est une interversion des lettres qui composent un
mot (ou plus rarement un syntagme ou une phrase) de manière à faire un
autre mot (ou un autre syntagme ou une autre phrase) (Source CNRTL).
Et ce livre en est bourré. Rigolo et étonnant, ce que peuvent nous dire les mots si on prend le temps de les écouter.
Cet instant-là de Douglas Kennedy : un bon Kennedy, axé sur le thème de l'instant, celui où tout bascule, où après n'est plus comme avant, où avant disparaît, ne peut plus être même avec toute la volonté du monde.
Un très bon Kennedy fort bien documenté dont l'essentiel de l'intrigue se situe à Berlin avant la chute du mur.
Un très bon Kennedy fort bien documenté dont l'essentiel de l'intrigue se situe à Berlin avant la chute du mur.
"Il y a la route. Le jour suivant. Ce qui se profile à l'horizon. L'espoir d'une révélation et la crainte qu'elle ne se présente plus jamais à vous. Le besoin de se dire que la vie vaut pour ses actes II et la nécessité de continuer. La solitude au cœur de la condition humaine et le désir de la rompre, de rencontrer, d'échanger, et la peur inhérente à la rencontre, à l'échange.
Et au milieu de toutes ces forces discordantes, il y aussi l'instant."
Un Kennedy, tout simplement.
Lambeaux de Charles Juliet : plus qu'une découverte, une révélation. J'ai vu cet auteur à La Grande Librairie (émission diffusée sur France 5 le jeudi soir), il y a quelques semaines. L'entendre parler de son œuvre, de sa vie et entendre un autre auteur, Alain Mabanckou, parler de l'écriture de Charles Juliet, m'a tout simplement conquise.
Alors j'ai plongé et j'en ressors transformée. Chacun des mots que Charles Juliet utilise est justifié. Il a une raison, un but, une identité. Charles Juliet habite ses mots et il m'a donnée envie de les chausser.
Lambeaux existe, vit, son cœur bat sous mes doigts. Lambeaux est bouleversant d'"hyperlucidité".
Dans ce livre, Charles Juliet met sa vie par écrit. Les grandes étapes, les vrais obstacles. Ce qui l'a fait. Ses douleurs, ses intentions et l'écriture au milieu. Le travail de "désenfouissement" qui a animé une partie de sa vie. Un bijou de précision et de poésie en prose, que l'on sent 100 fois remis sur le métier. Un bijou que l'on ne peut honorer qu'en le lisant et le relisant autant qu'il a été travaillé.
Puis vient l'envie qui se fait jour en trame de fonds, une trame presque douloureuse pour la lectrice que je suis : passer de l'autre côté du miroir et vouloir savoir en faire autant, tout en sachant que vouloir ne suffit pas. Savoir que la douleur n'est pas une encre suffisante, encore faut-il avoir une belle plume à y tremper. Alors s'abstenir encore un peu. Car chacune de [ses] pages t'a renvoyé[e] à ta médiocrité. T'abstenir d'écrire serait une manière de [lui] rendre hommage.
Une lecture active, hyperactive même, comme je n'en avais pas vécu depuis longtemps (depuis jamais ?), qui me laisse quasi orpheline. Suffisamment pour que j'envisage très sérieusement de lire et relire ce livre jusqu'à en avoir saisi le moindre mot. Et de lire également chacun de ses écrits.
Le début d'une nouvelle histoire d'amour... ?
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