dimanche 4 juillet 2010

Quitter le monde

Quitter le monde tient les promesses d’un bon Kennedy. Drame, émotions et philosophie de vie. Tout y est. Bon, il ne détrône cependant pas A la poursuite du bonheur. Faut pas déconner quand même ! :)


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Un thème s'inscrit en filigrane de toute l’histoire du livre. Celui de l’incertitude. L'incertitude selon  Werner Heisenberg ou l’indétermination de tout fragment de vie dont on ne peut connaître dans le même temps la position et la vitesse.


« Cette idée que le destin n’est rien de plus qu’un déplacement arbitraire de particules qui nous entraînent vers des destinations que nous n’aurions jamais imaginées (…). » Cette « incertitude [qui] gouverne chaque moment de l’existence humaine ».


Ou l'incertitude selon Einstein, impossible puisque chaque particule en mouvement a une destination logique et dévastatrice, linéaire, dans un « enchaînement qui se veut logique ».


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On y trouve aussi de belles images canadiennes. De la musique classique fort bien contée. De la littérature décrite de telle façon qu’elle donne envie de reprendre des études. Tout un monde bien ficelé.


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Et une structure se fait jour. Une structure de construction de ses livres, car Kennedy construit ses livres quasiment tous de la même façon. A l’image de la vie, chaotique, qui monte et qui descend et essore méthodiquement l’être humain, comme une immense machine à laver.


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Un tout dont on s’extrait avec mal tant on finit par s’y sentir en famille.

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Mais le plus renversant, sans nul doute, survient une fois que vous avez été libérée du bébé et le bébé de vous, lorsque l’on vous tend la minuscule créature ratatinée et que vous la prenez dans vos bras pour la première fois. Cette vague d’amour incroyable qui vous emporte, et ce moment d’angoisse indescriptible. L’amour est immense, certes, parce que c’est votre enfant, tout simplement, mais la peur ne l’est pas moins. Peur de ne pas être à la hauteur. Peur de ne pas être capable de donner assez de bonheur à cet être à peine né. Peur de décevoir. Peur de se tromper.


Et puis votre fille se met à pleurer, et vous la serrez contre vous et à l’exaltation et à l’épuisement d’avoir accouché, d’entrer sur ce territoire inconnu et fascinant de la maternité, se mêle une nouvelle sensation qui s’installe fermement en vous, ce serment silencieux qu’une mère fait en baissant les yeux sur son bébé :


« J’essaierai de faire de mon mieux pour toi, toujours. »


KENNEDY Douglas. - Quitter le monde. Poche, 2010. 

2 commentaires:

  1. et si c'était un petit bébé garçon ????????????????????? allez, je plaisante !!!!
    en tout cas, ta critique, prisca, toujours aussi délicieuse, donne envie de lire ce livre, ...................celui d'avant "nocturnes", pas du tout !
    n'as tu pas trop de mal à supporter cette chaleur ?
    caresse à bébé sur ton petit ventre rond !
    bisous
    josy

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  2. oui, hein, qui sait............................................ ;)
    Et ce n'est qu'un passage du livre qui m'a touché que je voulais citer dans lequel il s'agissait d'un bébé fille.
    Bisous.

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