samedi 10 septembre 2011

Tambouille

Etonnant tout ce qu’on peut voir dans les yeux d’un enfant.
 Mon passé, son futur, mes bosses et puis ses bleus.
Il gigote et emplit la maison de doux bruits,
Secoue mon quotidien, lui évite l’ennui.
 Il faut secouer la vie, autrement elle nous ronge.
Ça, il l’a bien compris. J’le vois quand il sourit.

Un crabe passe…
Coupe le fil de ta vie
Et emporte avec lui
Ton âme lasse.

Rouge, un perd et passe…

Alors j’le regarde encore.
Oublie un temps ma peine.
A le voir ainsi se mouvoir,
Je sens la vie, cette chienne,
Qui donne et puis reprend.
Une main rien que pour les beignes.
Un clin d’œil et ado.
Un pas et puis adulte.
J’n’aurais pas le temps de dire « ouf !»
Qu’il me dira d’jà « Ciao ! ».

La marée monte doucement
Su’le rivage gris linceul.
Le crabe, la mer, reprend
Et emporte toutes tes traces.

Noir, un perd et passe…

Il faut secouer la vie !
T’entends ?

Vas-y, secoue,
Je te suis.


Sur le thème de la semaine des Impromptus.

4 commentaires:

  1. même si j'ai déjà commenté ce texte sur les Impromptus, je voulais te redire qu'il m'a vraiment secouée, scotchée même !
    à mes yeux ton plus beau poème

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  2. Merci !
    Les circonstances ont sûrement fait que la charge émotionnelle que j'y ai mise se ressent.
    Ma routine en a pris un coup cette semaine...

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  3. Il est très émouvant ce poème, mais c'est bien normal, n'est-ce pas en ce moment. La vie qui donne et puis reprend, c'est malgré tout le cercle de la vie, immuable, ce qui fait aussi que l'on se sent vivant..... Alors bon courage et à bientôt

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  4. il y avait longtemps que je n'étais pas venue là, très beau, pas la peine d'en dire plus!
    mf

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