Quand je vis le menu, j’eus peu de temps pour étouffer tant bien que mal la brusque montée d’un râle bien peu féminin. Je sus cependant rapidement qu’il était déjà trop tard. Elle était déjà là, forte et musquée, m’empourprant jusqu’au violet. Je n’avais plus de choix, c’est elle qui dirigeait. Liquide, lentement elle se déversait dans chacune de mes veines, remplaçant mon sang, l’asséchant même tant il bouillait. Un plomb lourd et en fusion avalant ma raison comme le feu la garrigue. En quelques secondes, elle était prête à éclater, à envoyer des bouts de moi – pauvre projectile finalement collatéral ! – tous azimuts, à éclabousser ainsi tout ce qui passerait à sa portée. On voyait bien que ce n’est pas elle qui, après, nettoyait …
Sauf que, franchement ! Croyait-il vraiment pouvoir servir des asperges au dîner de mon mariage ? Pourquoi pas des épinards tant qu’il y était ?!
Pour les Impromptus sur le thème de la semaine : débuter le texte par l'incipit suivant : "Quand je vis le menu".
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