samedi 18 octobre 2008

Amour-propre et diginité

Pourquoi les comparer ? Je ne sais pas. Une envie comme ça, suscitée il est vrai, par mon précédent billet et le commentaire de Pandora.

Rien de plus sale que l'amour-propre. Vous entendez quoi là ?

En écho, j'entends deux phrases : tu n'as pas d'amour-propre et où est passée ta dignité ?
Ne me demandez pas d'où elles ricochent mais elles ricochent en moi. C'est comme ça.

Comparons d'abord leur définition.

L'amour-propre est l'amour de soi, légitime ou non. Tu t'aimes. Je m'aime. Pourquoi ? On s'en pète clairement les cacahouètes.

C'est également la recherche égoïste de son intérêt, de son plaisir ou de son développement personnel. Le dictionnaire d'où je tire ces définitions indique pour celle-ci qu'il s'agit d'un sens vieilli (à moins que ce ne soit moi qui suis vieille...). Je ne vois pas trop en quoi. Ce sens me paraît tout à fait d'actualité. Tu t'aimes et cette place est, selon toi, la tienne : pousses-toi de là que j'm'y mette.

Et une petite troisième : l'amour-propre est enfin une tendance plus ou moins consciente à exagérer sa valeur ou son mérite personnel, généralement au détriment de celui d'autrui. Tu t'aimes et tu ne comprends pas bien pourquoi pas moi (je t'aime pas je m'aime... encore que cela pourrait aller avec).

Il y en a d'autres, plein d'autres, mais je ne peux pas toutes les faire. Le sens en est de toute façon assez indistinct.

La dignité maintenant. C'est le sentiment de la valeur intrinsèque d'une personne ou d'une chose, et qui commande le respect d'autrui. C'est aussi une prérogative ou un prestige inaliénables dont jouit une personne en raison de son comportement, ou qui sont attachés à une chose, et qui leur valent considération et respect ou y donnent droit.

Vous la voyez la différence ? Légitimité et respect, tout à fait.

Et pourtant nous vivons dans l'ère de l'amour-propre indigne, dans tous les sens du terme. Et je ne m'en exclue pas en disant cela. Je le déplore, l'ai subi et l'ai sûrement déjà fait subir. Question de survie, non ? Encore que je pense savoir ce qu'est le respect.

Je dirais même : l'ère de l'amour-propre indignement revendiqué envers et contre toute dignité et ce alors même qu'on nous rabâche les oreilles avec la dignité. L'État fait tout pour la dignité de la personne humaine. Et plus l'État tente d'ériger un principe, moins la société en est digne...

Voilà, voilà... Petit coup de barre du samedi ou esprit prêt pour l'élevage de biquettes dans les Pyrénées ? Allez savoir...


Y'a des jours comme ça.




6 commentaires:

  1. mes définitions à moi :

    amour-propre, c'est l'affection que l'on a pour soi et qui devrait nous permettre de nous protéger...

    dignité, c'est l'aspect de mon âme que l'on dévaste lorsque mon amour-propre ne fait pas son boulot...

    j'y suis passée aussi, tu n'en doutes pas.

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  2. Plume Vive > Je n'en doute pas !
    J'aime tes définitions. C'est ce que j'aime avec les mots : leurs sens.
    Et je suis bien contente que tu ais rencontré quelqu'un qui t'ai permis de restaurer ton amour-propre par le respect de ta dignité.
    Pas clair ce que je dis ? Mais si, au moins pour nous deux ;)

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  3. oui, très clair ;-)

    nous sommes sur le chemin de... et il s'accroche l'animal, pour y parvenir... malgré mes tentatives de freinage.

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  4. Plume Vive > C'est ça qu'est beau dans une relation de ce type : l'acharnement que met l'autre à faire un trou dans la carapace fort épaisse que l'on s'est forgé au fil du temps. Puis à remplacer la mélasse par de la gelée royale... Quelle comparaison :o)
    Le tout c'est qu'une fois restauré, et malgré ce qu'il peut ensuite se passer, l'amour-propre reste :o)))
    (mais si c'est bon les raccourcis ;))

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  5. alors si on reprend :

    - amour-propre = amour dirigé vers sa personne, mais si on regarde aussi l'autre valeur du mot "propre", il semblerait que cela rajoute une notion de probité
    je le traduirais par estime de soi
    si ensuite il y a une exacerbation qui entraine vers de l'inflation du Moi et un complexe de supériorité, c'est à mes yeux une déviance de l'amour-propre

    - dignité = positionnement, stature, attitude qui inspire le respect
    c'est à la fois une posture morale et physique pour moi

    l'estime de soi représenterait plus une évaluation de sa valeur personnelle, une analyse en quelque sorte
    le respect de soi pourrait apparaître comme une démarche plus profonde
    mais pour moi les deux ne sont pas contradictoires ni opposables l'un à l'autre

    mais je ne sais pas si je fais ainsi avancer le schmilblick :o)

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  6. Tisseuse > Si ! Il avance !
    Il est vrai que quand j'ai écris ce texte, j'avais en tête une situation bien précise donc 2 définitions opposées de ces mots.
    Maintenant il est possible de les faire se rejoindre. Il sont même par certains côtés synonymes.
    C'est bien cela que j'aime dans les mots.

    Et cette biquette me plait aussi. Rien à voir mais j''avais envie de le dire...

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