Martin Page a écrit de petites chroniques tout à fait délicieuses au centre desquelles se trouvent la pluie. Son De la pluie* est des plus agréables à lire, à déguster, comme lorsque je me réfugie sous le toit de tôle de mon garage pour fumer une clope ou que je me peletonne sous ma couette, la fenêtre ouverte un soir de pluie.
Un vrai bonheur donc qui ne saurait s'apprécier qu'à la lecture, dont je vous donne quelques passages ci-après. M'enfin, moi, je vous le dis, il reste nécessaire de le lire et de le relire tant ce petit ouvrage est des plus poétiques.
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La pluie tombe comme nous tombons amoureux : en déjouant les prévisions.
J'ai souvent lu et entendu : la pluie lave. (...) Cette idée fausse et utlitariste assimile la pluie à un service public qui aurait la bonté de charrier les détritus.
L'humanité est une mer dispersée, chaque homme fait donc office de tonneau ; l'eau repose dans nos veines, nos os et nos rêves, et se charge de notre tanin. Espérons que nous serons un grand cru.
Avec justesse, la langue française établit une relation entre l'horloge et l'état du ciel. Ces deux notions s'influencent. Si on s'abrite du temps qu'il fait, c'est pour oublier l'heure qu'il est et l'avancement de notre mortalité. Les humeurs de la Terre me réveillent : je dois travailler et aimer. Il n'y aura pas de rediffusions.
* PAGE, Martin. - De la pluie, Ramsay février 2007.
Effectivement, cette écriture me semble bien plaisante... ;-)
RépondreSupprimerBiz
Elle l'est vraiment :)
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