Pourquoi les comparer ? Je ne sais pas. Une envie comme ça, suscitée il est vrai, par mon précédent billet et le commentaire de
Pandora.
Rien de plus sale que l'amour-propre. Vous entendez quoi là ?
En écho, j'entends deux phrases : tu n'as pas d'amour-propre et où est passée ta dignité ?
Ne me demandez pas d'où elles ricochent mais elles ricochent en moi. C'est comme ça.
Comparons d'abord leur définition.
L'amour-propre est l'amour de soi, légitime ou non. Tu t'aimes. Je m'aime. Pourquoi ? On s'en pète clairement les cacahouètes.
C'est également la recherche égoïste de son intérêt, de son plaisir ou de son développement personnel. Le dictionnaire d'où je tire ces définitions indique pour celle-ci qu'il s'agit d'un sens vieilli (à moins que ce ne soit moi qui suis vieille...). Je ne vois pas trop en quoi. Ce sens me paraît tout à fait d'actualité. Tu t'aimes et cette place est, selon toi, la tienne : pousses-toi de là que j'm'y mette.
Et une petite troisième : l'amour-propre est enfin une tendance plus ou moins consciente à exagérer sa valeur ou son mérite personnel, généralement au détriment de celui d'autrui. Tu t'aimes et tu ne comprends pas bien pourquoi pas moi (je t'aime pas je m'aime... encore que cela pourrait aller avec).
Il y en a d'autres, plein d'autres, mais je ne peux pas toutes les faire. Le sens en est de toute façon assez indistinct.
La dignité maintenant. C'est le sentiment de la valeur intrinsèque d'une personne ou d'une chose, et qui commande le respect d'autrui. C'est aussi une prérogative ou un prestige inaliénables dont jouit une personne en raison de son comportement, ou qui sont attachés à une chose, et qui leur valent considération et respect ou y donnent droit.
Vous la voyez la différence ? Légitimité et respect, tout à fait.
Et pourtant nous vivons dans l'ère de l'amour-propre indigne, dans tous les sens du terme. Et je ne m'en exclue pas en disant cela. Je le déplore, l'ai subi et l'ai sûrement déjà fait subir. Question de survie, non ? Encore que je pense savoir ce qu'est le respect.
Je dirais même : l'ère de l'amour-propre indignement revendiqué envers et contre toute dignité et ce alors même qu'on nous rabâche les oreilles avec la dignité. L'État fait tout pour la dignité de la personne humaine. Et plus l'État tente d'ériger un principe, moins la société en est digne...
Voilà, voilà... Petit coup de barre du samedi ou esprit prêt pour l'élevage de biquettes dans les Pyrénées ? Allez savoir...
Y'a des jours comme ça.