Je constate que je ne prends plus assez le temps de parler de mes lectures qui pourtant ne décroissent pas. Peut être parce que ma façon de lire en ce moment est assez chaotique. Les quelques livres que j’ai réussi à finir sans les lâcher du début à la fin ne sont pas pléthores ces temps-ci. Je prends, je lis, je repose, j’en prends un autre, je lis, je repose… Et pourtant chacun m’intéresse mais je ne sais lequel choisir ! Et pourtant je m’invective pour me forcer à choisir ! Je me violente pour stopper mes envies d’en acheter d’autres alors que ma bibliothèque de livres à lire est déjà bien fournie. Juste histoire que vous vous rendiez compte de ma conduite effrénée : j’ai en ce moment 6 livres en chantier sur des sujets et divers et variés, et encore je ne vous parle là que des livres que j’ai commencé en mai !
Cette boulimie me fatigue parfois… Et pour soigner tout ça, j’en ai racheté 6 aujourd’hui dont un que je ne vais pas tarder à commencer…RRRrrrr… Je m’énerve moi-même parfois …
J’aurais quand même réussi à en finir certains dont celui je souhaite vous parler aujourd’hui. Il s’agit comme le titre du billet l’indique de Les charmes discrets de la vie conjugale* de Douglas Kennedy.
Cette première lecture de cet auteur m’a convaincue à acheter les autres (ce que j’ai fait…).
Les charmes discrets de la vie conjugale, c’est une histoire sur la condition humaine comme toutes les autres, très actuelle, très bien amenée et proche de la réalité. Si proche qu’entrer dans l’histoire est très facile. Trop facile par endroit : attention donc à ne pas se laisser absorber…
Au-delà de l’histoire, ce livre est bourré de référence littéraire et là, j’ai été comblée. J’adore cette ambiance citation littéraire pour bien appuyer le discours. De ce livre, j’en ai d’ailleurs tiré une citation de Shakespeare** qui illustre parfaitement l’histoire dont Douglas Kennedy nous nourrit : « Certains s’élèvent par le vice, d’autres déchoient par la vertu ».
Et puis encore au-delà de cela, il y a tous les sujets qui font notre quotidien et qui sont traités avec humour, sagesse et ouverture. Pour moi, qui aime à trouver des réponses, je peux dire que j’aurais été servie par ce livre !
J’y ai même parfois trouvé des questions sans réponse si bien formalisé que me poser la question n’était plus un problème (et c’est moi qui dit ça…). Pour vous l’illustrer, je laisserai le mot de la fin à Douglas Kennedy. Mais avant cela, je vous le dis, foi de Môa, c’est un très bon bouquin !
« Sous ses dehors les plus prosaïques, l’existence de chaque individu est riche de contradictions et de nuances. Elle est un roman potentiel, parce que malgré notre aspiration à la simplicité et à la tranquillité nous ne pouvons empêcher les catastrophes ou les accidents de parcours de modifier la trajectoire de nos vies. Tel est notre destin : le désordre, les drames dans lesquels les autres nous entraînent ou que nous nous créons nous-mêmes font partie intégrante de la condition humaine. Comme la tragédie, qui nous guette sans cesse au tournant. Peut être s’agit-il là encore d’une réaction à notre état de mortels, d’une manière de nous cacher à nous-mêmes notre fin inéluctable, au-delà de l’agitation des espoirs et des déceptions ?
Et dans ce cas, la question sans réponse revient inlassablement : quel sens à tout ça ? »
* KENNEDY, Douglas. – Les charmes discrets de la vie conjugale. Pocket, janvier 2007.
** Mesure pour Mesure, Acte II, scène 1.