C'est une page qui
se tourne.
Il le faut. Elle le
doit.
Elle me file depuis
trop longtemps entre les doigts.
J'ai tenté de la suivre
ligne à ligne.
Lentement. En me
laissant le temps.
En oubliant mon
sentiment d'urgence qui trépigne.
Mais ma tête reste lourde
et vide
d'espoirs mais pas
de lendemains morbides...
J'en perds le fil. Encore
et encore, jusqu'à ne plus la distinguer.
Rien qu'un
tourbillon noir et blanc,
en fous mouvements,
accélérés, projetés...
Un paysage flou, à
travers une vitre de pluie, brouillé
Qui ne laisserait
entrevoir que des lambeaux délavés.
Voici venu mon
avenir, floué,
La page et le livre,
floutés.
Les mots dans ma
gorge, coincés.
Mes émotions sur mes
joues, pleurées...
NON !
Je ne pleure pas...
Non...
Je ne pleure pas, je
m'essore l'âme.
Non.
Je ne pleure pas, je
nourris mon psychodrame...
Trop lourd, mon bras
cède sous le poids de l'arme.
Et le livre tombe...
...
Plus tard, vient le
soleil. Il se lève.
Sa main tendre me
tire d'un rêve.
Près de moi, il
l'éclaire.
Le livre est ouvert.
La page est toujours
là...
Elle ne se tourne
pas.
Elle me défie de son
regard qui n'est que lumière.
Elle est en fait plus
blanche qu'un matin froid d'hiver...
Pour les Impromptus Littéraires sur le thème de la semaine.
Vous écrivez bien Madame, très bien. Je me pose des questions mais la réponse viendra un jour. Douceur du soir. Un vieux.
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