Je l'aimais* de Anna Gavalda est le premier des livres de cet auteur que j’ai aimé. J’ai, en effet, eu un peu de mal avec Ensemble, c’est tout. Pensée incidente, revenons-en au premier livre.
Je l’aimais, c’est déjà une histoire de couple et d’habitude. « Parce que le piège, justement, c’est de croire qu’on est amarré. On prend des décisions, des crédits, des engagements et puis quelques risques aussi. On achète des maisons, on met des bébés dans des chambres toutes roses et on dort toutes les nuits enlacés. On s’émerveille (…) de cette complicité. »
Mais la complicité et la mise en commun ne font pas tout. Chacun sait qu’un couple cela s’entretient en tant que tel, et non pas seulement par les décisions, crédits, engagements et enfants ; mais combien l’entretiennent ?
Alors c’est ensuite une histoire de rencontre, d’échanges et de sentiments. Parce que le piège se referme parfois sur l’individu au profit de l’entité couple ; entité couple qui acquiert une réelle personnalité morale ; personnalité morale à laquelle l’individualité ne saurait résister. Et parce que malgré le piège, l’individualité résiste toujours afin de ne jamais perdre la mesure de son bonheur.
Mais ça ne dure qu’un temps parce qu’être heureux, c’est difficile à supporter. « Etait-ce normal d’être si heureux ? Etait-ce juste ? Quel prix allais-je devoir payer pour tout ça ? ». Rien n’est gratuit, n’est-ce pas ?
Alors c’est aussi et surtout une histoire de la vie dans tout ce qu’elle a de simple et d’implacable ; une histoire de choix entre soi et les autres. Parce que l’un quitte et l’autre pas. Parce que l’un est égoïste et l’autre lâche. Parce que l’un préfère les remords et l’autre les regrets.
Reste à savoir ce qu’est l’égoïsme. Reste à définir la lâcheté. Reste à distinguer remord et regret.
« Au bout de combien de temps oublie-t-on l’odeur de celui qui vous a aimée ? Et quand cesse-t-on d’aimer à son tour ?
Qu’on me tende un sablier. »
Alors, au final, c’est une histoire de l’amour. Non. Pas une histoire, une définition. Car aimer, c’est aimer être avec quelqu’un parce qu’avec lui, on ne s’ennuie jamais. « Même quand on ne se parle pas, même quand on ne se touche pas, même quand on n’est pas dans la même pièce, (on) ne (s’)ennuie pas. (On) ne (s’)ennuie jamais. » Et puis, aimer c’est avoir confiance en cette personne, confiance en ses pensées. Aimer, enfin, c’est avoir besoin du regard de l’autre « pour avoir un peu plus de (…) profondeur ».
Voilà, c'était cela... Aimer, c’est aimer une personne pour ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas et c’est aimer la personne que nous sommes à ses côtés.
* GAVALDA, Anna. - Je l'aimais - J'ai lu, février 2004.
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